:::: RÉSIDENCE 'ARTS ÉLECTRONIQUES' ::::

par Alexandre Doizenet et Patricia Dallio
au collège de Châteauvillain en Haute-Marne

Trois semaines de résidence en 2009/2010, ont été l'aboutissement des échanges initiés il y a 3 ans avec les élèves et les professeurs. L'objectif était d'initier les enfants aux spécificités des outils et du langage électronique dans la création visuelle et sonore. Une soirée publique a permis de présenter devant plus de 300 personnes le DVD "PTACC !"(Présentation des Travaux Artistiques du Collège de Châteauvillain) réalisé avec le travail des élèves.
Les deux artistes en résidence ont construit avec les élèves des univers audio-visuels en passant par toutes les phases indispensables : élaboration d'un projet en collaboration avec les enseignants, recherche de matériaux, utilisation des outils numériques d'édition et de création, mise en forme des œuvres et présentation en public.



Residence

voir un extrait du DVD

Compte-rendu de la résidence
Résidence "arts électroniques" | Collège Denis Decrès de Châteauvillain | 2009-2010
Animée par Alexandre Doizenet, plasticien vidéaste musicien compositeur, membre du collectif "Tournelune" et Patricia Dallio, musicienne compositrice, directrice artistique de la cie sound track.
Durant trois années scolaires, Patricia Dallio et Alexandre Doizenet ont mené une résidence artistique d'initiation à la création numérique, avec des élèves du collège Denis Decrès de Châteauvillain. Les résidences d'artistes soutenues par la DRAC et le rectorat dans les établissements scolaires sont implantées prioritairement sur les territoires éloignés des ressources culturelles, notamment en zone rurale. Des résidences qui s'appuient également sur les structures culturelles labellisées par le ministère de la Culture et du Nouveau Relax - Scène conventionnée de Chaumont était partenaire de l'opération.

C'est par une présentation publique et la production du DVD « PTACC ! » que s'est achevée cette résidence d'artiste réalisée sur trois années à raison d'une intervention d'une semaine en immersion totale par trimestre. Il s'agissait d'initier les élèves aux spécificités des outils et du langage électronique dans la création visuelle et sonore et de leur permettre de réaliser leur film autour de thématiques choisies par les professeurs.
Le choix de travailler avec tous les élèves du collège a été formidablement bien vécu par tous et il me semble que nous avons réussi à donner aux collégiens le sentiment qu'il était possible de fabriquer avec les ordinateurs quelque chose de concret, venant de leur imagination, et pouvant susciter dans leur entourage proche de l'admiration, de l'émotion, de la joie, de l'étonnement. Pour cela, il aura fallu du temps, d'abord celui de faire accepter nos démarches qui ne ressemblent à rien de connu par les enfants, de donner envie aux professeurs de se joindre à nous et celui de prouver que les enfants les moins en phase avec leur scolarité pouvaient devenir brillant lors d'ateliers créatifs.
La liberté et la confiance qui nous ont été données par la direction et par tout le personnel éducatif et encadrant du collège ont été précieuses et indispensables.
Nous sommes intervenus également sur la mise en forme du Pag du photographe Eric Girardot, ce qui nous a permis de travailler dans une plus grande proximité avec les professeurs concernés, et d'insérer les travaux photographiques aux productions des autres classes. Le thème de la mémoire commun à plusieurs établissements a été abordé via un hommage aux résistants fusillés lors du massacre de Châteauvillain en août 1944. Les films réalisés par les classes de 3e furent présentés au mémorial Charles de Gaulle.

Par ailleurs, il est très important que nous ayons pu continuer notre activité dans nos univers créatifs respectifs, durant toute la continuité de la résidence, en réalisant nos projets de créations, de diffusions, tournées et productions en confrontation avec le public. Cette alternance entre créations personnelles et résidence en établissement scolaire nous a beaucoup nourri, nous a permis de laisser la main aux enfants pour créer leurs propres œuvres et d'alimenter énergiquement et sereinement ce projet.
Patricia Dallio.